Français 2nd » NAISSANCE DE LA LITTERATURE NEGRO-AFRICAINE : LES PRECURSEURS DE LA NEGRITUDE

NAISSANCE DE LA LITTERATURE NEGRO-AFRICAINE : LES PRECURSEURS DE LA NEGRITUDE

INTRODUCTION

Selon Lilyan Kesteloot, la littérature est la manifestation d’une culture. C’est dire donc que la littérature négro-africaine est une prise de parole des noirs non seulement pour s’exprimer, mais surtout pour revaloriser la culture noire. Ainsi donc, la littérature négro-africaine englobe l’ensemble des œuvres produits par les noirs qu’ils soient d’Afrique ou d’ailleurs prenant en compte tous les aspects de la civilisation noire. C’est pourquoi, même si l’auteur vit dans un milieu culturellement différent comme les EU, Cuba, le Brésil, Haïti ou les Antilles, ces œuvres se rattachent à l’Afrique car conservent les caractères de l’Afrique originelle ou font référence à l’Afrique mère.La naissance de la littérature négro-africaine est très récente. Elle remonte au moment ou le noir a pris conscience de son état d’aliénation. Cette prise de conscience s’est faite dans la douleur et le déchirement, tout simplement par ce que tous les droits du noir étaient bafoués. C’est pourquoi, c’est aux EU d’Amérique que les noirs sortis fraichement de l’esclavage vont prendre la plume pour montrer au maitre blanc leur ras le bol.

 I-LA RENAISSANCE NEGRE (THE NEGRO-RENAISSANCE)

C’est en 1890, qu’un noir américain, Williams Dubois proclame ce célèbre propos : « je suis négre et je me glorifie de ce nom, je suis fier du sang noir qui coule dans mes veines. » Il impulse ainsi un nouveau comportement du noir dans un pays ou le négre sort à peine de l’esclavage, un pays ou il est considéré comme un sous-homme qui ne vit que pour servir le blanc. Né en 1868, Williams Dubois est docteur en philosophie. Contrairement à beaucoup de se frères de races qui préfèrent s’assimiler au blanc, il se voue corps et âme à la défense de la dignité du noir. Il cré un mouvement dénommé NIAGARA et lutte pour droits civique des noirs. Avec la publication de son ouvrage Ames noires (the Souls of Black Folk) en 1903 qui est un témoignage et une réflexion sur les problèmes des noirs américains. C’est le point de départ de la prise de conscience des noirs. En 1909, il fonde l’association nationale pour la promotion des gens de couleurs (NAACP). Son désir c’était de faire connaitre l’Afrique aux noirs américains qui ignoraient leur origine. C’est ainsi que beaucoup de leaders noirs de la renaissance négre comme Martin Luther King vont adhérer à ce mouvement. Au premier congrès panafricain de Londres, il sera le secrétaire de ses assises  et dirigera pendant longtemps ce mouvement qui proteste contre l’impérialisme occidentale en Afrique et lutte bien avant les africains pour l’indépendance politique de l’Afrique.

Au même moment, un autre noir américain Marcus Garvey lance son mouvement « come back to Africa » qui prône une rupture totale et un retour réel en Afrique. Cela se traduira par la naissance du Libéria.

Après, ces deux grands chantres de la lutte pour la liberté, le mouvement de la négro-renaissance verra le jour avec des hommes comme Claude Mac Kay, Langston Hughes, Sterling Brown, Joan Tomer, Cuntee Cullen qui vont avoir comme seul objectif l’affirmation de la dignité de l’homme noir.

 II-LES PRECURSEURS FRANCOPHONES

Après le réveil des noirs américains, il faut noter l’action des écrivains haïtiens.

Haïti fut la première république noire à se démettre de la domination occidentale grâce à l’action de Toussaint Louverture en 1804. Les écrivains haïtiens comme Jean Price Mars et Jacques Roumain ont laissé une grande place à l’Afrique dans leurs œuvres. Par exemple dans son ouvrage Bois d’ébène, Jacques Roumain écrira :

« Afrique, chère Afrique, j’ai gardé ta mémoire Africaine.

Tu es en moi

Comme l’écharde dans la blessure

Comme un fétiche au centre du village. »

Nous pouvons noter aussi dans ce même ordre d’idée, l’action spectaculaire de René Maran qui, en 1921 publia son roman Batouala où il prend le parti des noirs contre le système colonial français.

 III-LA PRISE DE CONSCIENCE DES AFRICAINS

En Afrique, le réveil c’est-à-dire la prise de conscience a été tardive.

Il y a eu tout au début  l’action des instituteurs qui furent les premiers intellectuels africains à défendre la culture et la civilisation africaine en prenant le contre pied de certains de leurs collègues alliées aux colons. C’est le cas en particuliers de Paul Hazounmé dans roman Doguicimi. Le rôle des tirailleurs sénégalais de la guerre de 14-18 est aussi considérable dans cette prise de conscience.

On peut noter ensuite le rôle incontournable de quelques intellectuels africains qui, dans les années 30, s’étaient rencontrés en France et ont eu conscience de leur état de colonisés et d’aliéné culturelle. Ils vont créer des revues (la revue du monde noir en 1931, Légitime Défense en 1932 et L’Etudiant Noir en 1934) pour la reconnaissance et la promotion de la culture africaine. La Revue L’Etudiant Noir créée par Senghor, Césaire et Damas marquera la naissance officielle du mouvement de la Négritude.

 CONCLUSION

La naissance de la littérature négro-africaine s’est donc faite dans le déracinement et la douleur. Dés le début de ce qu’il faut appeler la Négritude, les écrivains noirs furent contraint de s’engager dans un combat que tout une race livrait pour la conquête de sa liberté, la reconnaissance de ses valeurs culturelles et son statut d’homme.


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