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MÉTHODOLOGIE DU COMMENTAIRE PHILOSOPHIQUE

Le commentaire philosophique est un exercice qui porte sur un extrait de texte. Comme son nom l’indique, il s’agit de commenter ou d’expliquer un texte pour le rendre clair, compréhensible, accessible et explicite. L’exercice du commentaire est généralement précédé de la mention : Expliquez puis discutez le texte suivant. Le commentaire est composé de 3 parties qui sont l’introduction, le développement et la conclusion.

I-INTRODUCTION

L’introduction doit être constituée des quatre étapes : le thème, la problématique, la thèse et le plan.

1- Thème : La première étape consiste à identifier le thème dont il est question, non seulement sous sa forme générale (thème du désir, du langage, etc.), mais, bien évidemment, sous un angle précis. Par exemple, le texte traite du droit du citoyen. En bref, il s’agit de comprendre, de manière déterminée, de quoi parle exactement l’auteur ou le philosophe. Mais le thème ne se confond nullement avec la thèse, c’est-à-dire ce que l’auteur veut démontrer dans le texte.

2- Problématique : Le problème désigne la difficulté centrale soulevée par un texte. Ce problème doit être dégagé. Dans le commentaire de texte, il s’agit de faire apparaître la question fondamentale que l’auteur a implicitement posée.

3- Thèse : Il ne s’agit pas ici de mettre en avant la doctrine générale de l’auteur, comme si, par exemple, tout texte de Descartes renvoyait nécessairement au cogito. Il s’agit, au contraire, de déterminer la position du philosophe dans ce texte, ce qu’il a voulu démontrer dans un contexte précis.

4- Plan du texte : L’introduction se termine par l’élaboration d’un plan. Ce plan consiste à dire de combien de parties le texte est composé et à préciser brièvement l’idée que chaque partie développe.

Bref, dans l’introduction, il faut répondre aux questions : De quoi parle le texte et comment l’auteur s’y prend-t-il ?

II-DÉVELOPPEMENT

1- Explication

Le développement comprend deux parties : une partie explicative et une partie critique appelée aussi discussion. Dans la partie explicative, il faut expliciter le texte et découvrir son articulation. Il ne s’agit pas de morceler le texte, de le diviser et de n’expliquer que certaines idées. Ce qui importe, c’est d’expliciter l’enchaînement des différentes idées du texte. Il faut suivre l’ordre du texte et construire les différentes parties du développement en fonction des parties du texte. L’élève doit définir les concepts fondamentaux du texte, les expliquer et souligner l’enchaînement de tel concept avec tel autre. En résumé, l’élève doit dégager l’articulation des concepts ou idées les unes par rapport aux autres. Dans cette partie, il doit rester enfermé dans le texte et de ne pas en sortir.

2- Partie critique ou discussion

L’explication doit être suivie d’une discussion. C’est le lieu d’une véritable réflexion personnelle. Autant dans l’explication on s’attache au texte pour l’éclaircir, autant dans la partie critique, on doit laisser libre cours à son opinion personnelle. Mais il faut bien s’entendre sur le sens du mot critique. Que peut donc signifier une critique ? La critique d’un texte ne saurait être réfutation, comme certains le croient ; la réfutation désignant l’action par laquelle on repousse un raisonnement ou une argumentation en prouvant sa fausseté. Critiquer, ce n’est pas détruire, mais analyser et évaluer le texte. En effet, tout texte philosophique pose un problème fondamental : le critiquer revient à dégager son intérêt philosophique. Généralement, l’intérêt philosophique porte sur la thèse de l’auteur ou sur une idée dominante du texte. Il s’agit de montrer en quoi et pourquoi cette idée est importante, pertinente et pourquoi elle revêt un intérêt philosophique. Si l’élève le veut, il peut trouver une antithèse à la thèse de l’auteur. Dans ce cas, il faut dire en quoi et pourquoi la thèse de l’auteur a des limites. Pour ce faire, on lui oppose généralement la thèse d’un autre auteur.

III-CONCLUSION

La conclusion a pour but, comme dans la dissertation, de faire un bilan des idées majeures qui ont été expliquées. Après ce bilan sommaire, il est possible de mentionner pourquoi la question est d’actualité et en quoi elle revêt un intérêt pour la philosophie.

RECOMMANDATIONS

Avant toute chose, il faut d’abord lire le texte attentivement en prêtant attention aux mots de liaison (mais, pourtant, néanmoins, toutefois…) afin de repérer sa construction et les différentes étapes de l’argumentation de l’auteur (les parties). Soulignez les mots et les expressions essentielles. Ne précipitez pas la lecture du texte, car souvent on croit le comprendre alors qu’en réalité il n’en est rien. Méfiez-vous des textes en apparence simples, souvent ils contiennent des pièges. Enfin, repérez les exemples contenus dans le texte afin de les expliquer soigneusement. La démarche de l’auteur ne peut souvent être saisie qu’à travers eux.

PIÈGES A EVITER

* Ne s’occuper que d’une partie du texte

S’occuper seulement d’un passage du texte sur lequel portera toute l’attention. Expliquer un texte, c’est en déterminer le sens global. Par conséquent, l’explication d’un seul élément ne convient pas. L’étude analytique ou partielle est proscrite. Le travail du candidat doit porter sur le texte tout entier.

* Oublier le texte et faire une dissertation

Ne mettez pas le texte entre parenthèses, comme s’il représentait quelque chose d’accessoire. Il ne faut pas mettre de côté le texte et faire une dissertation. C’est le texte qui prime et vous n’avez pas à rédiger une dissertation. La référence au texte est primordiale.

* Considérer les exemples contenus dans le texte comme secondaires

Il faut toujours accorder une place privilégiée aux exemples contenus dans un texte dans la mesure où c’est souvent en eux que réside la clé d’une bonne interprétation.

* La paraphrase

La paraphrase est une reformulation du texte sans aucun effort d’explication. Paraphraser, c’est répéter les mêmes termes sans en dégager le sens. La paraphrase est passive alors que l’explication est active et dynamique.


 

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