L’HUMANISME
INTRODUCTION
L’humanisme est un courant de pensée né au XVIe siècle. Elle n’est pas née de façon brusque mais trouve ses origines dans ce qu’on appelle la renaissance.
I-LA RENAISSANCE
La renaissance signifie un renouveau dans la manière de voir les choses et de les exprimer. En effet au début du XVIe siècle ce courant va faire son apparition pour réagir contre les idées mœurs du moyen âge considéré comme barbares. Sous l’impulsion du roi, François 1er, et sa sœur Margueritte De Navarre protecteur des Arts et des Lettres les écrivains vont retourner aux sources anciennes et aux textes religieux pour sortir la civilisation française de sa torpeur.
Par ailleurs, ce renouvellement des choses a pour fondement les découvertes et l’exemple de la renaissance italienne.
- En 1492 Christophe Colomb découvre l’Amérique ce qui permet aux européens de savoir qu’ils ne sont pas le centre de l’humanité
- Gutenberg invente l’imprimerie ce qui permet une diffusion rapide de la connaissance.
- Gallilé démontre à travers des lois scientifiques que la terre est ronde et qu’elle tourne remettant ainsi en cause les idées enseignées par le Clergé.
- L’anatomie est mieux maitrisée grâce à la pratique de la dissection qui permet de mieux maîtriser les composantes du corps humain.
Il est important de noter toutefois que l’Italie sera le pays qui va fournir à la France l’inspiration et les goûts nouveaux dans les domaines de l’art en général, de la littérature en particulier. Cette importance de l’Italie va être à la base de ce qu’on va appeler l’humanisme.
II-L’HUMANISME
L’humanisme se conçoit au XVIe siècle comme un retour vers les livres antiques c’est-à-dire les livres écrits en latin, en grecque et en hébreux.
Le mot humanisme a donc signifié d‘abord le retour vers l’enseignement de ces langues.
Ainsi, le mouvement humaniste en viendra à désigner un idéal de sagesse en plus de la formation à l’école de la pensée gréco-latine. Les humanistes proposent un idéal de faire et de sagesse humaine. Ils prônent selon la belle formule de Michel de MONTAIGNE (1533-1592) : « De faire bien l’homme ». Les humanistes rejettent le Moyen Age et se tournent vers la culture antique.
Ensuite l’humanisme va signifier pour un petit groupe de poète français la revalorisation de la langue française afin de donner à l’ensemble des français les connaissances écrites dans les autres langues.
- LA PLEIADE: 1556
Ce groupe tire son nom de la mythologie grecque et désigne une constellation de sept étoiles. Le mot réapparaît au XVIe siècle pour désigner un groupe de poètes rassemblés autour de François RONSARD (1524-1585), le « prince des poètes ». Leur mérite a surtout été de rivaliser avec les poètes grecs et latins en montrant que la langue française pourrait signifier autant que les langues anciennes. Ils publient sous la direction de Joachim du BELLAY, Défense et illustration de la langue française, qui est en fait le manifeste du groupe et se donnera comme objectif de valoriser le français : Enrichir le français en retrouvant des mots anciens ; Défendre la langue française du grec et du latin.
La Pléiade rassemble en1556 Baïf, Belleau, E. Jodelle, Pelletier, Pontus De Tyard, du Bellay et Ronsard.
Dans leur programme d’éducation, ils ne se limitent pas au goût de l’étude. François RABELAIS (1494-1553) montre que l’effort intellectuel doit être complété par un entraînement physique, intense et varié.
Sur le plan religieux, le même élan se développe avec ERASME (1469-1536) et CALVIN. La traduction de la Bible en français entrainera une meilleure connaissance non seulement de la culture antique mais surtout de la Bible. L’humanisme va signifier l’intérêt porté à tout ce qui est humai et Il devient ainsi un acte de foi dans la nature humaine et la conviction qu’il n’y a d’art qu’à l’échelle humaine. Delà ; il donne naissance à l a réforme.
III-LA REFORME
Ce mouvement appelé la réforme aboutit au protestantisme : refus du culte des Saints – rejet de l’autorité du Pape. L’humanisme et la réforme vont cheminer ensemble dans cette volonté de renouveau avant de prendre des voies différentes. La réforme amène une rupture avec la tradition biblique. Désormais, on fait prévaloir un esprit de libre examen et une lecture authentique de la Bible. Cette attitude n’arrange pas les choses. Malgré les efforts de FRANCOIS 1er pour encourager et contribuer à la naissance d’aspirations nouvelles, la renaissance et la réforme se séparent. Au niveau religieux les contestations vont crescendo. L’affaire des placards (contestation de la Messe papale en 1534) active les événements. Le roi prit des mesures de répression.
Cependant, l’humanisme aura pour conséquence principal la division de l’Eglise chrétienne.
IV-LA GUERRE DES RELIGIONS
La guerre des religions est le conflit né de la réforme de l’Eglise chrétienne. En effet avec la traduction de la Bible des problèmes vont se poser au niveau du clergé et certains prêtres ou moines vont décider de se rebeller afin de changer ce qui se fait.
Cette révolte des moines est née en Allemagne avec à sa tète Martin Luther. Ce sera ensuite le tour de l’Angleterre avec son roi Henri VIII de se séparer de l’Eglise catholique. La France entrera dans la danse avec à sa tête Calvin qui préconise le retour à l’Evangile et soutient que seul Dieu est le maître du Salut de l’homme. Il sera obligé de quitter la France pour s’installer à Genève afin d’échapper à la mort.
L’humanisme, comme nous l’avons dit a entraîné la scission de l’Eglise en deux parties : les catholiques et les protestants.
Ces deux communautés vont se confronter dans des conflits sans merci. Pendant trente six ans, de 1562 à 1598, huit guerres séparées de trêves fragiles ensanglantent la France. Des batailles, des complots et des massacres vont se succéder. Le plus important massacre a eu lieu dans la nuit de Saint Barthelemy (23 au 24 Aout) en 1572 ou plus de 3000 protestants furent tués : c’est le symbole de l’intolérance religieuse.
L’arrivée d’Henri IV avec la promulgation de l’Edit de Nantes en 1598 qui donne un statut légal à l’Eglise réformée, apaise les tensions. Ces guerres marquent profondément la vie littéraire.
Agrippa d’Aubigné dans Les tragiques en1616 et Ronsard dans les Discours des misères de ce temps (1562) se positionnent fortement dans leurs œuvres. La littérature s’engage et devient une arme de propagande.
Dans ses Essais, Montaigne affiche un scepticisme tolérant. Il refuse la confrontation et adopte une sagesse à la taille de l’homme. Ce militantisme apparaît comme une première manifestation de la littérature engagée. La poésie rend compte des conflits et adopte un ton plus polémique.
CONCLUSION
Le XVIe siècle a apporté de grands changements en France dans tous les domaines de la vie de l’homme. En effet la littérature de même que la culture ont eu à bénéficier de l’accord des découvertes et des inventions. Cependant ce siècle qui a innové la France avec la renaissance des Arts et des Lettres a plongé ce pays dans l’intolérance et le massacre à travers la guerre des religions. Mais celle-ci va permettre à la France d’entrer dans la modernité et la « démocratie » à travers la signature de l’Edit de Nantes qui accorde la liberté de religion à tous.