Français 4ème » LE TEXTE ARGUMENTATIF

LE TEXTE ARGUMENTATIF

I  - LES COMPOSANTS DU TEXTE ARGUMENTATIF :

Un texte argumentatif, qu’il soit écrit ou oral, porte toujours sur un thème : c’est le sujet sur lequel on débat. Dans cette discussion, un problème sur lequel on est appelé à donner son avis se pose : c’est la problématique ; cette dernière tourne toujours autour d’une question. L’avis qu’on a sur ce débat découle de cette problématique : on l’appelle thèse ; c’est le point de vue, l’opinion qu’on a sur la question. Il faut alors essayer de convaincre du bien-fondé de son avis et pour cela, il faut nécessairement s’appuyer sur des arguments, c’est-à-dire des raisons qui fondent cet avis, en d’autres termes, son pourquoi. Mais pour être plus convaincant, il faut illustrer ses arguments, c’est-à-dire donner des exemples précis qui confirment l’opinion.


On peut ainsi résumer les définitions de ces principales notions de l’argumentation.

1.  Le thème :
C’est un sujet de discussion et pour le dictionnaire Larousse, c’est un « sujet, [une] idée sur lesquels porteune réflexion, un discours… ».

Exemples :

– le tabac – internet – les jeunes – la lecture, etc. sont autant de thèmes qui peuvent faire l’objet d’argumentation.

2.  La problématique :
C’est le problème qui est soulevé à propos du thème. Elle est formulée sous forme d’une question.

Par exemple :

–  Le tabac est-il nocif à la santé ?

–  L’internet présente-t-il toujours des avantages ?

–  La lecture est-elle reléguée au second plan dans la recherche des connaissances et des savoirs ?

3.  La thèse :
C’est l’opinion, la position, l’avis qu’on a sur le problème soulevé et dont on s’attache à montrer le bien- fondé.

Par exemple :

–  « Le tabac est dangereux pour la santé. »

–  « De plus en plus la lecture est perçue comme une activité qui fait perdre du temps. »

–  « Non, l’internet ne présente pas seulement des avantages »

4.  L’argument :
C’est une « preuve, [une] raison qui vient à l’appui d’une affirmation, d’une thèse, d’une demande ». Donc argumenter, c’est « présenter des arguments sur, contre quelque chose, quelqu’un ».

Par exemple (en tenant compte des thèses ci-dessus) :

–  « En effet, le tabac est la cause de certaines maladies graves. »

– « Parce que les gens ont à leur disposition des moyens de connaissances plus rapides et plus divertissants

qu’un livre ».

–  « En effet, il y a beaucoup de choses négatives qu’on trouve dans l’internet. »

5.  L’exemple :
C’est une « chose précise, […] un évènement, [une] phrase qui sert à illustrer, prouver, éclairer ».

Par exemple :

–  « Le tabac peut, par exemple, développer une maladie comme le cancer des poumons ».

–  « L’internet et l’ordinateur leur permettent, par exemple, d’avoir en quelques minutes des informations

que des heures de lecture ne pourraient livrer ».

– « Le fait, par exemple, de dénigrer des gens honnêtes par le biais de Facebook, est une des conséquences négatives de cette invention du net ».

II- LE PARAGRAPHE ARGUMENTATIf :

Le développement d’un texte argumentatif doit être construit autour de paragraphes argumentatifs. Un paragraphe argumentatif est composé :

–  de l’idée directrice : elle est celle pour laquelle le paragraphe est construit (chaque paragraphe n’en comporte donc qu’une). Le changement d’idée directrice oblige au changement de paragraphe, avec passage à la ligne et commencement en retrait du paragraphe suivant.

– des arguments : ils développent l’idée directrice pour la faire comprendre et la justifier ; sans eux, les idées directrices restent des affirmations gratuites.

– des exemples : parfois ils servent aussi d’arguments mais leur rôle est le plus souvent d’illustrer une idée.

Exemple de paragraphe argumentatif :

Idée : Fumer est dangereux.

Argument : en effet, le tabac peut causer certaines maladies.

Exemple : nous pouvons citer comme exemple le cancer des poumons.

 

III- LA PROGRESSION DES IDÉES : thème et rhème

1  – Thème et rhème :
Chaque phrase comporte :

– un thème : c’est ce dont on parle.

– un rhème : c’est ce qu’on dit du thème. Il s’agit d’une information donnée sur le thème.

Exemple : Les populations ont bien accueilli la nouvelle.

Quel est le thème de cette phrase ? Réponse : les populations

Quel est le rhème de cette phrase ? Réponse : ont bien accueilli la nouvelle.

Ainsi on trouve le thème en se demandant : De quoi parle-t-on ?

On trouve le rhème en se demandant : Qu’est-ce qu’on en dit ?

2  – La progression des informations dans un texte : organisation des thèmes et rhèmes
Le mot « texte » vient du latin « textus » qui veut dire « tissé ». Le texte est donc un ensemble de phrases qui se suivent pour former un sens global.

Exemples :

  • « Je partirai demain car il porte des chaussures blanches et le soleil brille » n’est pas un
  • « Le professeur demande de chercher un Il doit parler de la guerre 14-18 et on ne peut le trouver qu’à la bibliothèque » est un texte.

Dans le 1er exemple, il n’y a pas de logique dans la succession des rhèmes alors que dans le 2nd, les rhèmes se succèdent logiquement. Un texte progresse donc par l’apport d’un rhème nouveau à chaque phrase. Le thème, lui, rattache une phrase aux autres phrases. La progression thématique correspond donc à la manière dont s’enchaînent les phrases au sein d’un texte.

Les progressions thématiques possibles, pour passer de phrase à phrase, sont diverses et dépendent de la succession des thèmes et des rhèmes. Mais on distingue trois grandes progressions thématiques :

a – La progression à thème constant :
Dans la progression à thème constant, les phrases s’enchaînent avec la reprise du même thème.

Exemple : La direction et les travailleurs n’ont pas trouvé un accord. Ils vont se retrouver la semaine prochaine.

Thème 1, rhème 1 : La direction et les travailleurs n’ont pas trouvé un accord.

Thème 1, rhème 2 : Ils vont se retrouver la semaine prochaine.

 

b – La progression à thème linéaire :
Dans la progression à thème linéaire, le rhème d’une phrase devient le thème de la phrase suivante. Le rhème peut être repris en entier ou en partie.

Exemple : La direction et les travailleurs n’ont pas pu trouver un accord. Ce désaccord les a menés devant l’arbitrage du premier ministre et celui-ci a fait part de sa préoccupation devant ce blocage.

Thème 1, rhème 1 : La direction et les travailleurs n’ont pas pu trouver un accord. Thème 2, rhème 2 : Ce désaccord les a menés devant l’arbitrage du premier ministre. Thème 3, rhème 3 : celui-ci a fait part de sa préoccupation devant ce blocage

c – La progression à thème dérivé :
Dans la progression à thème dérivé, le thème se divise et chaque phrase en traite une partie. Les phrases présentent et développent le thème initial en abordant les sous-thèmes du thème initial.

Exemple : C’est un vaste complexe commercial. Les produits alimentaires occupent la plus grande partie.

Pour les produits cosmétiques, il faut aller à l’étage.

 

Thème principal : C’est un vaste complexe commercial.

Thème 1, rhème 1 : Les produits alimentaires occupent la plus grande partie.

Thème 2, rhème 2 : Pour les produits cosmétiques, il faut aller à l’étage.

V - LES CONNECTEURS LOGIQUES ET LES TRANSITIONS :

Les connecteurs logiques servent à faire la transition entre des idées, des parties ou sous-parties d’un texte argumentatif en introduisant entre elles des rapports de sens. Ce sont eux qui permettent de voir le lien que l’on cherche à faire entre ces composantes du texte.

Voici un tableau des principaux mots ou expressions d’articulation et des connecteurs logiques, ainsi que les types de lien qu’ils établissent :

Pour ajouter ou introduire une idée

et, de plus, en outre, par ailleurs, surtout, puis, d’abord, ensuite, enfin, d’une part, d’autre part, non seulement … mais encore, voire, de surcroît, d’ailleurs, avec, en plus de, outre, quant à, ou, outre que, sans compter que …..

Pour classer

puis, premièrement…, d’abord, ensuite, d’une part … d’autre part, non seulement … mais encore, avant tout…..

Pour exprimer la restriction ou l’opposition

mais, cependant, en revanche, or, toutefois, pourtant, au contraire, néanmoins, malgré, en dépit de, sauf, hormis, excepté, tandis que, pendant que, alors que, loin que, bien que, quoique, sans que, si … que, quel que + verbe « être » + nom

Pour exprimer la cause – pour expliquer – pour argumenter

c’est-à-dire, en effet, en d’autres termes, car, parce que, par, grâce à, en effet, en raison de, du fait que, dans la mesure où, à cause de, faute de, puisque, sous prétexte que, d’autant plus que, comme, étant donné que, vu que, non que …..

Pour exprimer la conséquence

ainsi, c’est pourquoi, c’est la raison pour laquelle, en conséquence, par suite, de là, dès lors, par conséquent, aussi, de manière à, de façon à, si bien que, de sorte que, tellement que, au point … que, de manière que, de façon que, tant … que, si … que, à tel point que, trop pour que, assez pour que …..

Pour exprimer la condition, la supposition

ou L’hypothèse si, peut-être, probablement, sans doute, éventuellement, à condition de, avec, en cas de, pour que, suivant que, à supposer que, à moins que, à condition que, en admettant que, pour peu que, au cas où, dans l’hypothèse où, quand bien même, quand même, pourvu que….

Pour la comparaison ou l’équivalence

ou, de même, ainsi, également, à la façon de, à l’image de, contrairement à, conformément à, comme, de même que, ainsi que / aussi … que, autant … que, plus … que, plutôt … que, moins … que…..
Pour exprimer le but pour, dans le but de, afin de, pour que, afin que, de crainte que, de peur que….. expliquer

Pour illustrer

par exemple, c’est ainsi que, comme, c’est le cas de…..

Pour conclure

au total, tout compte fait, tout bien considéré, en somme, en conclusion, finalement, somme toute, en peu de mots, à tout prendre, en définitive, après tout, en dernière analyse, en dernier lieu, à la fin, au terme de l’analyse, au fond, pour conclure, en bref, en guise de conclusion…..


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