Français Terminale » LES FIGURES DE STYLE

LES FIGURES DE STYLE

DEFINITION

On appelle figures de style ou de rhéthorique, les procédés d’expression par lesquels, en s’écartant de l’usage de la langue, un auteur cherche à séduire, émouvoir, persuader le lecteur. On peut classer les figures de styles suivant leur mode de fonctionnement.

 


LE DETOUR : LES FIGURES D’ANALOGIE ET DE SUBSTITUTION

 

 

   

Définitions

 

Effets et exemples

 

 

La comparaison

 

Elle rapproche deux termes en explicitant leur élément commun. Elle utilise un mot de comparaison.

Mise en relief d’analogies, de ressemblances, de rapports de supériorité, d’infériorité ou d’équivalence.

Au milieu de ce fracas, rien n’était aussi alarmant qu’un certain murmure sourd, pareil à celui d’un vase qui se remplit.

Chateaubriand

 

La métaphore

Comme la comparaison, elle rapproche deux termes, mais sans expliciter le lien de ressemblance ou d’analogie Mise en relief de relations analogiques.

Le vaste bateau glissait, jetant sur le ciel, qui semblait ensemencé d’étoiles, un gros serpent de fumée noire.

Maupassant

 

 

La métonymie

On ne nomme pas l’être ou l’objet. On utilise un autre nom qui lui est proche parce qu’il s’agit de: son contenant, sa cause, son origine, son instrument ou son symbole. La métonymie permet une désignation plus imagée et une concentration de l’énoncé. Elle est fréquente dans la langue parlée. Création d’un effet de raccourci qui attire l’attention, frappe, émeut, persuade.

 En buvant un verre, j’ai lu un Zola, dans mon canapé sous mon Rembrandt.

 

 

hypallage

 

Une hypallage (le mot est en effet féminin) est la figure par laquelle on attache à un mot une caractéristique qui appartient à un autre mot de la même phrase.

L’hypallage, comme la métonymie dont elle est voisine, permet une désignation plus imagée. Elle attire l’attention, frappe, émeut.

 

Victor Hugo : “Ce marchand accoudé sur son comptoir avide”

Zola : “Dans le bruit d’or des caisses”

 

La synecdoque

Variante de la métonymie. On emploie, pour parler d’un être ou d’un objet, un mot désignant une partie de cet être ou de cet objet. Effets comparables à ceux de la métonymie.

Je le dis, vous pouvez vous confier, madame,

À mon bras comme reine, à mon cœur comme femme !

Hugo

 

 

L’allégorie

 

Elle consiste à représenter une idée abstraite par une représentation concrète.

Facilité de compréhension. Représentation figurée, faisant appel à l’imagination.

Mon beau navire ô ma mémoire

Avons-nous assez navigué

Dans une onde mauvaise à boire

Apollinaire

 

L’euphémisme

On emploie, à la place d’un mot, un autre mot ou une expression qui atténue son sens. L’euphémisme a pour effet de dissimuler une idée brutale ou jugée inconvenante.

Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine.

Chénier

 

 

La litote

 

On atténue une idée par une tournure moins forte, souvent la forme négative,

Par la litote, on exprime implicitement beaucoup plus qu’il n’est dit ; on donne plus de force à une affirmation en paraissant l’atténuer.

Va, je ne te hais point.

Corneille

 

 

La périphrase

 

Pour désigner un être ou un objet, on utilise une expression au lieu du mot précis.

La périphrase crée une attente, attire l’attention sur une qualité.

Les précieux, au XVIIe, adoraient les périphrases : ils nommaient le fauteuil « commodité de la conversation », le miroir « conseiller des grâces »…

 

 

L’antiphrase

 

On dit le contraire de ce qu’on pense, tout en faisant comprendre ce qu’on pense.

 

L’antiphrase provoque et soutient l’ironie.

Ainsi en ira-t-il d’un professeur rendant un devoir noté zéro à un élève et lui disant : « Excellent devoir,

Gédéon ! Vraiment, vous m’impressionnez ! »

 

L’ACCUMULATION : LES FIGURES D’INSISTANCE

 

   

Définition

 

Effets et exemples

 

 

 

L’anaphore

 

On reprend plusieurs fois le même mot.

Elle se situe entête de vers, de phrase.

L’anaphore rythme la phrase, souligne un mot, une obsession, ou provoque un effet musical.

Rome, l’unique objet de mon ressentiment !

Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant !

Rome qui t’a vu naître, et que ton cœur adore !

Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore !

Corneille

 

Le parallélisme

On utilise une syntaxe semblable pour deux énoncés. Le parallélisme rythme la phrase, met en évidence une antithèse ou une similitude.
L’accumulation

La gradation

On fait se succéder plusieurs termes d’intensité croissante ou décroissante, L’accumulation produit un effet d’amplification, la gradation dramatise.
 

 

L’hyperbole

 

 

On emploie des termes trop forts, exagérés.

L’hyperbole crée une emphase. Elle est courante dans la langue familière.

Les flots le long du bord glissent, vertes couleuvres ;

Le gouffre roule et tord ses plis démesurés,

Et fait râles d’horreur les agrès effarés.

Hugo

 

LE CHOC : LES FIGURES D’OPPOSITION

 

   

Définition

 

Effets et exemples

 

 

Le chiasme

 

On fait suivre deux expressions contenant les mêmes éléments mais dans un ordre différent

Le chiasme établit une vision synthétique, souligne l’union de deux réalités ou au contraire renforce une opposition.

Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,

Ö toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !

Baudelaire

 

 

L’oxymore

 

On fait coexister deux termes de sens contraire à l’intérieur du même groupe.

L’oxymore crée une nouvelle réalité: c’est le propre de la poésie.

Je voulais en mourant prendre soin de ma glaire

Et dérober au jour une flamme si noire.

Racine

 

 

L’antithèse

 

On fait coexister deux termes de sens contraire à l’intérieur du même énoncé.

L’antithèse met en relief la coexistence d’éléments opposés.

Pour bannir l’ennemi dont j’étais idolâtre,

J’affectai les chagrins d’une injuste marâtre.

Racine

 

LA RUPTURE : LE DEROULEMENT DE L’ENONCE EST BRISE


 

 

   

Définition

 

Effets et exemples

 

L’ellipse

On omet des termes qui cependant peuvent se deviner. L’énoncé devient plus dense car il est chargé de tout ce que le lecteur peut imaginer.
 

L’anacoluthe

 

On provoque un écart par rapport à la syntaxe courante,

L’énoncé est renforcé grâce à l’effet de surprise.

Les copies d’élèves sont farcies d’exemples, plus ou moins heureux, d’anacoluthes que les correcteurs inattentifs sanctionnent comme des fautes de grammaire.

 

 

Laisser un commentaire

×